Cet article a été publié pour la première fois sur le Ethics & International Affairs blog.
Le programme "U.S. Global Engagement" du site Carnegie Council a organisé une discussion fascinante et provocante avec Ali Wyne, du Conseil atlantique, sur la question de la pertinence du récit de la concurrence entre grandes puissances parmi les électeurs américains. Une chose qu'Ali a dite lors de cette conversation a continué à résonner en moi. En discutant de la concurrence entre grandes puissances, il a noté qu'à l'heure actuelle, elle est conçue en termes réactifs : les États-Unis "réagissent" aux mesures prises par des États comme la Chine ou la Russie. Mais les États-Unis doivent être capables d'aller au-delà de la réaction et, comme l'a dit Ali, de développer un "agenda affirmatif" pour "l'ordre post-pandémique", où les États-Unis peuvent à nouveau galvaniser l'action collective parmi les nations du monde.
Selon le sondageCarnegie Council , une majorité de personnes interrogées parmi le "grand public informé et engagé" craignent que le monde devienne plus dangereux et sont préoccupées par les implications des affaires mondiales définies par la concurrence ou la confrontation plutôt que par la coopération. Dans le même temps, la réorientation des relations commerciales en vue de renforcer les liens entre les démocraties et de réduire la dépendance à l'égard de la Chine et d'autres États autoritaires semble bénéficier d'un soutien croissant.
Penser à un ordre post-pandémique peut sembler prématuré alors que nous traversons une deuxième vague de COVID-19, mais le coronavirus, ainsi que d'autres considérations environnementales, sont en train de remodeler les paramètres du système international. Mais un "agenda affirmatif" tourné vers l'avenir est exactement ce qu'il faut.
C'est ce qui m'a été rappelé en écoutant les commentaires des hauts fonctionnaires allemands et américains lors de la première journée du groupe Loisach de l'automne 2020, un forum germano-américain pour la politique de défense et de sécurité. Le thème du conclave de cet automne est la réponse de la communauté euro-américaine à la montée en puissance de la Chine, et ce qui est frappant, c'est qu'un discours purement axé sur la "concurrence entre grandes puissances" semble insuffisant pour servir de base à une action commune. Au lieu de cela, on assiste à une recherche active de ce que M. Wyne qualifie d'"agenda affirmatif", tout en reconnaissant qu'un agenda affirmatif pour les années 2020 n'équivaut pas à un retour en arrière à une approche antérieure à 2016.