Cet article a été publié pour la première fois sur le Ethics & International Affairs blog.
Il y a cinq ans, j'ai posé une question qui reste d'actualité. Ce soir, le président Joe Biden signe des décrets renvoyant les États-Unis aux accords de Paris sur le climat et prenant d'autres mesures pour annuler les actions prises par son prédécesseur qui étaient basées sur un calcul "America First" (l'Amérique d'abord). Pourtant, alors que le nouveau président réfléchit à la manière de poursuivre un vaste programme sur le climat et l'environnement, lui, le vice-président Harris et toute leur équipe devront encore se débattre avec cette équation :
Si l'on demande à certains États d'assumer des charges "pour le bien de tous" - en renonçant à l'utilisation d'une source d'énergie qui pourrait donner aux citoyens de cet État un mode de vie de classe moyenne et en acceptant de limiter ses choix en matière de politique étrangère afin de préserver un équilibre régional -, quelle demande en retour cet État doit-il formuler pour être compensé par d'autres qui en bénéficient ? Et comment persuader les électeurs des autres États d'accepter de faire ces contributions ?
Qui est redevable ? Et qui doit faire des sacrifices ? Ces questions sont à la fois éthiques et politiques.
Lors de la campagne de 2016, deux cadres éthiques très différents étaient en jeu :
L'approche Trumpienne/néo-westphalienne tend à rechercher des impacts immédiats et à classer les effets en termes de coûts et de dépenses. L'approche Obama/"long game" recherche des avantages systémiques à long terme qui peuvent ne pas être immédiatement apparents.
L'administration Biden/Harris devra s'attaquer au"paradoxe de la démocratie" :
Ce qui oblige les dirigeants à trouver un équilibre entre deux séries d'exigences concurrentes et parfois contradictoires : les obligations de maintenir et d'améliorer le bien-être de la génération actuelle de citoyens nationaux, d'une part, et les obligations envers les générations futures et l'humanité dans son ensemble, d'autre part.
Enfin, ce point est aussi vrai en janvier 2021 qu'en juillet 2016: "Le débat sur l'éthique dans les affaires internationales ne peut donc pas être dissocié de la politique et du processus de prise de décision en matière de sécurité nationale. La manière dont la nouvelle administration s'organisera et dont elle créera des mécanismes pour résoudre les différends entre des revendications et des perspectives concurrentes sera à son tour guidée par ses choix éthiques.